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🎨 Festival Les Croqueurs Givrés 2025 – GAP, France

Cette année, au festival de dessin humoristique le plus givré des Alpes, j’ai rendu hommage – à ma façon – au maire de GAP, Monsieur Roger Didier. Lors d’une performance en direct, j’ai réalisé une caricature en aquarelle fusionnant son portrait avec la statuette du pharaon Kheops, surmontée de la fameuse pyramide en verre récemment érigée sur la place Desmichels. Un clin d’œil à cette construction controversée : certains y voient un geste audacieux, d’autres… une touche de mégalomanie cristalline. Moi, j’ai juste saisi l’occasion de dessiner avec un peu de malice. 💧 Une touche d’eau dans la scène ? Bien sûr. Peu après l’inauguration, le nouveau parking souterrain a été victime d’une inondation. Ironie locale. 📸 Et comme le destin est parfois taquin, l’équipe de France 3 Région Provence-Alpes-Côte d’Azur passait justement par le festival ce matin-là. La journaliste Lucie Robert s’est intéressée à mon dessin...  et la pièce est partie avec sa nouvelle propiéraire ;) 🖼️ Le post se...

21e Salon de la Caricature et du dessin de presse 2025. CLAP Marciac.

Je tiens à remercier, une fois de plus, l'organisation du festival, les collègues, les bienveillants et les visiteurs, pour l'honneur qui m’a été fait de présider cette édition 2025. J’ai également eu le privilège de choisir le thème de cette année : « Politiquement Incorrect », dont je partagerai le discours ci-dessous... 

Fotos de gente posando con sus caricaturas hechas en directo
Caricature en directe - Marciac, France.

Foto de gente  en festival de caricatura
Participants et afiche

 Video resume

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Discours pour le Festival CLAP Marciac 2025 – Thème : Politiquement Incorrect

Mesdames et Messieurs,

C’est un honneur – et une délicieuse ironie – de présider cette édition placée sous le signe du « Politiquement Incorrect ». Parce que, soyons honnêtes, aujourd’hui une espèce est en voie de disparition : le caricaturiste. Ce drôle d’oiseau à plume insolente, qui ne peut s’empêcher d’observer le monde avec un œil moqueur et de dessiner avec un stylo trempé dans l’acide.

Nous sommes ici pour célébrer un droit fondamental : celui de choquer, d’exagérer, de faire grincer des dents. Oui, le droit d’être libre. Et donc, parfois, le droit d’être incorrect.

Ah, le politiquement correct ! Cette douce camisole qui nous empêche de trop gesticuler, cette muselière dorée qui nous apprend à tout lisser, tout aseptiser. Bien sûr, on peut encore tout dire… tant que ça ne froisse personne. Autant dire : on peut tout dire, à condition de ne rien dire. Ce qui, avouons-le, devient un exercice d’équilibriste sur un champ de mines émotionnelles où chaque mot peut déclencher une avalanche de hashtags furieux.

Aujourd’hui, l’humour est suspect, le dessin devient un délit potentiel, et le sarcasme est en voie de règlementation. Une caricature mal reçue peut vous coûter votre job, votre réputation, voire votre vie sociale. Internet est devenu un tribunal où le verdict est immédiat : hashtag, cancel, oubli.

Pendant ce temps, nos chers caricaturistes disparaissent peu à peu des rédactions. Le coup de crayon impertinent est remplacé par une prudence algorithmique. Et parfois, dans une ironie suprême, c’est une intelligence artificielle – bien élevée et sans opinions – qui remplace le crayon insolent.

Mais ici, on refuse l’extinction programmée.

Le rôle du caricaturiste n’a jamais été de rassurer. Il est là pour secouer, pour tendre un miroir déformant à une société qui se prend un peu trop au sérieux. Il ne flatte pas, il gratte. Il ne suit pas la tendance, il la renverse.

Comme le disait Molière – qui, soyons clairs, serait « annulé » aujourd’hui – : le ridicule ne tue pas, mais il peut réveiller. Et il faut bien ça, maintenant, pour faire trembler les consciences trop engourdies par le conformisme de bon aloi.

L’humour n’est pas une science exacte. C’est une alchimie fragile entre l’insolence, le bon sens et un soupçon de poésie. Il ne s’agit pas de heurter pour heurter, mais d’oser là où beaucoup préfèrent se taire. Parce que ce qui fait vraiment avancer le monde, ce n’est pas la peur. C’est le rire.

Alors oui, osons. Exagérons, moquons, déformons ! Mettons un nez là où il n’y en avait pas, des dents là où elles manquaient, des couleurs criardes sur les zones d’ombre. Transformons l’absurde en évidence et l’indignation en éclats de rire.

Ce festival est un îlot de liberté. Ici, pas de filtre, pas de modération automatisée. Juste des crayons, des idées et de l’audace. Et surtout, cette volonté joyeuse de penser autrement, et de faire penser autrement.

À ceux qui nous reprochent d’aller trop loin, je réponds : le dessin d’humour n’est pas là pour plaire, mais pour réveiller. Et parfois, ça commence par un simple trait… de travers.

Merci à l’organisation, au public, aux autorités, et à mes compagnons de lutte graphique : Daullé, Ysope, Biz, Guyot, Raynal, Pesso, Ramn, Delabruyère, Moine, Sondrón.

Merci à toutes et à tous. Vive le dessin de presse, vive le rire libre, et vive CLAP Marciac!

Leo



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